PÊCHER LES SILURIFORMES
Les silures sont devenus des poissons mythique, qui, depuis une quinzaine d'années, déplacent les pêcheurs sportifs vers les destinations les plus lointaines. Plus pour y trouver le dépaysement et l'aventure que pour y conquérir le trophée de leur vie. Pêche de poste itinérante ou fixe, certaines zones (hauts-fonds, tombants, fosses…) sont régulièrement visités et ratissés par des troupes plus ou moins nombreuses… La valeur des gros appâts et des gros vifs n'est plus à démontrer.
Torche, Dorad, Kouman-Kouman et Pousisi plutôt dans les zones d'estuaire et la Torche tigre dans le cours moyen et haut des fleuves et des criques.
ORDRE DES SILURIFORMES |
Elle regroupe environ 300 espèces de poissons chats à peau
nue
Plusieurs espèces nous intéressent en tant que pêcheurs
LA
TORCHE BRACHYPLATYSTOMA FILAMENTOSUM ( Lichtenstein, 1819) Brésil : le Piraiba. |
Description
: Il peut atteindre 2,80m de long et atteindre 200 kg. Dos et flancs gris foncé, peuvent être ponctués chez le jeune, et la zone ventrale est régulièrement blanche. Sortie fraîchement de l'eau, il se trouve recouvert de reflet arc en ciel. La deuxième paire de barbillons mentonniers atteint à peine la base des nageoires pectorales. La nageoire adipeuse est courte et la mâchoire supérieure saille au-dessus de la mâchoire inférieure. Présente des barbillons maxillaires parfois très longs, ce qui lui a valu son nom. |
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Biologie et distribution
:
Ce silure, ichtyophage, fréquente les zones estuariennes,
saumâtres, des grands cours d'eau, mais aussi les hauts cours et les lacs peu
profonds du bassin de l'Amazone. En saison des pluies, il effectue des
migrations de reproduction. Son alimentation est composée de poissons. En
Guyane, se trouve principalement sur les fleuves Oyapock et Approuague.
Pêche :
Localement, la torche
est capturée à la palangre. En estuaire, les pêcheurs de Régina les captures
plutôt en grande saison sèche (Septembre à Novembre).
BRACHYPLATYSTOMA VAILLANTII (Valenciennes,
1840) LE POUSISI, "kanfran" - Brésil : Piramutaba. |
Description :
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Peut atteindre 2m et peser 200 kg. Sa robe entièrement gris argent tire sur le blanc dans la partie ventrale. Sa nageoire adipeuse, longue, est pourvue d'une base dont la longueur est environ le double de celle de sa nageoire anale. Ses deux mâchoires ont une longueur comparable. |
Biologie et distribution
:
Cette espèce ichtyophage fréquente essentiellement les zones
estuariennes, saumâtres, des grands cours d'eau, mais aussi la partie basse du
cours des grands fleuves. Présent de l'Orénoque a l'Amazone.
BRACHYPLATYSTOMA FLAVICANS (Castelnau,
1855) |
Description :
Se distingue par ses
barbillons courts. La nageoire adipeuse est courte, sa base équivalente à
celle de l'anale. Le corps est brillant avec des reflets dorés, la zone dorsale
étant plus foncée. Peut mesurer jusqu'à 1,90m ( 50 kg pour 1,30m ).
Biologie :
Espèce cantonnée à la
zone estuarienne des grands fleuves. Essentiellement piscivore, il chasse
principalement la nuit. Il semble que les spécimens capturés en Guyane soient
essentiellement d'origine amazonienne. Espèce souvent rencontrée sur le fleuve
Oyapock. Distribution connue de l'Orénoque à l'Amazone, elle fréquente en Guyane
surtout les embouchures des fleuves Approuague et Oyapock…
Brésil : Surubim.
ORDRE DES SILURIFORMES Famille des Ariidae |
Ils constituent une famille marine très largement répandue le long des cotes au climat tropical ou subtropical. Ce sont des poissons chats à peau nue, possédant un très fort rayon épineux à l'avant des nageoires dorsales et pectorales qu'ils peuvent ériger et maintenir bloquées dans cette position quand ils sont agressés. Deux paires de narines très proches l'une de l'autre surplombent une bouche terminale ou légèrement ventrale, largement fendue et pourvue de deux à trois paires de barbillons. Les dents nombreuses, fines, courtes et courbes ont une extrémité conique. Elles sont adaptées à leur alimentation généralement à base de crustacés.
Plusieurs de ces espèces atteignent et dépassent un mètre de long et peuvent peser plusieurs dizaines de kg. Leur mode de reproduction est très original. A l'approche de la période de reproduction, la zone hyoïdienne de la bouche du mâle se modifie afin de servir de réceptacle aux oeufs (incubation buccale). La femelle dépose ses ovules sous forme d'un amas gélatineux dans une dépression sableuse, ce qui facilite la récolte par le partenaire. Cette incubation dure environ une cinquantaine de jours. Au total, le mâle consacrerait 1 à 2 mois à l'élevage de ses jeunes, période pendant laquelle il cesserait toute alimentation.
En Guyane, les trois espèces les plus prisées sont : Arius parkeri (le plus gros Ariidae sud-américain), Arius proops et Arius couma.
ARIUS COUMA (Valenciennes, 1839)
: KOUMAN-KOUMAN |
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Biologie Distribution |
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MATERIEL POUR PÊCHER LES
SILURES DE GUYANE |
Pêche aux vifs et à l'appât :
Cannes spécial silures de 4 à 8 livres de puissance. Pêche
aux très gros vifs ou aux morceaux de poissons, viandes, tripes.... Moulinet
solide. Monofilaments de 40 à 50 / 100 ou tresses de 15 à 20 kg de résistance,
hameçons circle hook jusqu'à 15/0. Cannes et moulinets sont des modèles prévus
pour la mer,
Canne baroudeur et montage palangrottes à la crevette. Monofilaments de 40 à 50 / 100 ou tresses de 15 à 20 kg de résistance, hameçons de 2 à 4 /0
Eschage de l'appât si coupé en filet la peau vers le bas, évite l'altération rapide de la chair par la vase.
La pêche au lancer :
Sur les silures
européens, elle se pratique avec un matériel puissant (canne de 3 à 3,60 m
avec fil de 40 à 50/100) avec des leurres qui peuvent être soit des cuillers
tournantes n° 4 et 5 ou des énormes ondulantes de 30 à 50 g, soit des leurres
plombés à distance, et de gros poissons nageurs. Les anneaux brisés des leurres
sont doublés, les triples habituels remplacés par des modèles extra-forts de fer
étamés.
En Guyane, je n'ai pas de données sur la pêche des torches au leurres, ayant passé surtout mon temps à les situer. Néanmoins, j'ai déjà pris un Couman-Couman avec un petit Kats manié en cherchant l'acoupa d'eau douce (sorte de courbine)…
Avis aux amateurs…
La pêche à la mouche
:
Sur les silures européens, elle se pratique également avec un
matériel puissant : canne à une ou deux mains pour soie (à pointe plongeante) n°
9 à 12, moulinet manuel de grande capacité et 100 m minimum de backing en 30
lbs, bas de ligne en une seule section de 40 ou 45/100, les mouches sont montées
sur de solides hameçons n°2/0 à 4/0, voir plus, genre streamers pour poissons
marins.
Actuellement, aucune donnée technique sur les silures de
Guyane…
Avis aux amateurs…
La pêche au coup :
Il peut être
habitué à venir se nourrir sur un coup généreusement amorcé. Après quelques
temps d'amorçage, des bouillettes de la taille d'une orange, armées d'un hameçon
simple 5/0. Au paquet de vers, avec une plombée coulissante, en filez trois vers
à l'aiguille sur un brin de nylon. Au centre de la courbure d'un simple n° 6/0 à
8/0, on ligature un cheveu au bout duquel fixe une bille de polystyrène.
Attachez dessus le chapelet du vers : le montage se décolle du fond.